Inclusion sociale, alimentation saine et accessible, accessibilité au transport et au logement, disponibilité des places en service de garde, services d’aide à la population, développement et accessibilité des environnements favorables aux sports, aux loisirs et à la culture, voici les thèmes principaux de la politique de développement social de la MRC de Maria-Chapdelaine.
« Nous avons été une des premières collectivités à se doter d’une politique de développement social en 2015 et notre initiative a même servi de référence à l’échelle nationale, a soutenu Luc Simard, le préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine. Nous voulons conserver notre leadership. Nous sommes la MRC la plus dévitalisée dans la région. On a des problèmes sociaux et de la pauvreté, alors c’est important pour nous de miser sur l’amélioration des milieux de vie. »
C’est en 2020 qu’une démarche en développement social a été entreprise pour renouveler la politique de la MRC. Le chantier de travail a été mené par la Corporation de développement communautaire de Maria-Chapdelaine, en partenariat avec la MRC et le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
« Une telle politique vise l’amélioration de la santé et de la qualité de vie de la population et constitue en soi un véhicule porteur pour favoriser l’inclusion sociale et miser sur le potentiel des individus pour assurer une bonne cohésion sociale, mentionne Stéphane Leclerc, chef de programme en santé publique au CIUSSS Maria-Chapdelaine. Par ailleurs, cette politique s’inscrit parfaitement dans l’objectif de revitalisation des communautés et aussi d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans le contexte de pénurie actuel. »
Une mobilisation exemplaire
Deux grands rendez-vous ont été organisés avec les acteurs communautaires, bénévoles, politiques, municipaux, institutionnels, publics et économiques, rassemblant plus de 70 personnes. « On a fait un processus collectif pour développer la politique de développement social, explique Audrey-Pier Lavoie, coordonnatrice de la démarche en développement social. Ce processus nous a permis de faire un grand état de la situation, d’identifier les enjeux importants et les changements que l’on souhaite voir pour que tout le monde puisse être en mesure de se développer comme être humain sur le territoire. »
En plus de dresser le portrait socioéconomique, les intervenants ont défini la vision commune du développement. « Localement, nous souhaitons traduire le développement social par les moyens pris par une communauté pour améliorer la qualité de vie et le bien-être des gens. Il se vit par la mise en place d’actions qui touchent à l’ensemble des enjeux sociaux d’une communauté et ainsi permettent le plein épanouissement des personnes », peut-on lire dans la politique.
La plus grande faiblesse identifiée est le manque de concertation intersectorielle, ajoute Audrey-Pier Lavoie. « On veut créer des partenariats entre les secteurs où c’est moins naturel, dit-elle. Par exemple, les milieux culturels et économiques ne travaillent pas toujours ensemble, mais en se parlant, ils peuvent faire des actions pour contribuer au bien-être de la communauté et améliorer les conditions de vie des gens. La concertation permet aussi d’améliorer la compréhension des enjeux et d’harmoniser les actions. »
Un autre exemple est le manque de concertation en ce qui a trait à la pénurie de logements, ajoute cette dernière. « Il existe différentes initiatives, mais personne ne se parle et il n’y a aucune vision à long terme, dit-elle. En travaillant tout le monde ensemble, on pourra améliorer les actions, décloisonner le travail et travailler en complémentarité tout en respectant le champ d’action des acteurs. »
L’objectif de la nouvelle politique est donc de réunir les milieux communautaires, bénévoles, politiques, municipaux, institutionnels, publics et économiques pour travailler conjointement dans une démarche en développement social.
Pour y arriver, une nouvelle Table de développement des communautés Maria-Chapdelaine verra le jour. Cette instance de concertation regroupera des intervenants de différents secteurs pour développer une vision territoriale des enjeux, explique Audrey-Pier Lavoie.
Au cours des prochains mois, un plan d’action sera élaboré pour dresser la liste des actions porteuses et concrètes pour le milieu.
La Fondation Lucie et André Chagnon et la MRC de Maria-Chapdelaine ont financé l’élaboration de la politique en développement social du territoire de la MRC de Maria-Chapdelaine. « Ce sont en partie les fonds tirés des barrages qui permettent de financer », remarque Luc Simard, en ajoutant que des revenus tirés de bleuetières collectives permettent aussi d’investir dans les projets sociaux.
« Cette politique est donc le reflet d’une communauté tissée serrée qui place le bien-être de toutes les personnes au centre de ses priorités », conclut Audrey-Pier Lavoie.
Portrait de la population de la MRC de Maria-Chapdelaine
• 24 149 habitants répartis dans les 12 municipalités et deux territoires non organisés (TNO) : -2,6 % par rapport à 2016
• 15 % de la population du territoire de Maria-Chapdelaine vit avec un faible revenu
• 12 % des ménages consacrent 30 % ou plus de leur revenu aux frais de logement
• 16 % des adultes ont déclaré vivre de l’insécurité alimentaire en raison d’un manque d’argent
• 20 % de la population est sans diplôme ou grade
• 26 % des enfants de la maternelle étaient vulnérables dans au moins un domaine de leur développement
• 15 535 transports collectifs en 2022 à Dolbeau-Mistassini et les alentours
• 34 % des 65 ans et plus du RLS sont bénévoles dans un organisme ou une association
• 58 % des 65 ans et plus rapportent être parfois ou souvent limités dans leurs activités quotidiennes, en raison de leur état de santé